La série "Partitions" propose un parcours entre musicalité et peinture. Deux arts se rencontrent et s'entrecroisent.
Alors que les horizontalités évoquent les familles d'instruments; la palette, sombre ou claire, invite à reconnaître les tempos : forte, andante, allegro.
Au fil des verticalités, à chacun de croiser pizzicato, tenuto ou silences et de découvrir quelle oeuvre cette toile lui suggère.
Pour cette série, moins de reliefs et de matériaux, le regard est invité à "glisser" sur la partition et à s'immiscer dans les espaces.
Si un paysage semble surgir, pas de reflets, pas d'ombres..ce n'en n'est pas un. Il s'agit d'une évasion, d'un voyage de l'esprit au fil de la musique, plus exactement de sa musique intérieure.
C'est en Chine qu'a d'abord été utilisée la technique de la laque. Importée au Japon et utilisée par les artistes elle est devenue au fil des siècles un art spécifique à leur pays.
On utilise le mot "laque"au féminin pour la matière utilisée et au masculin pour l'oeuvre elle-même réalisée en cette matière.
Par extension, on a appelé "laques" les peintures brillantes et lisses.
Les tableaux à effets laqués, allient des techniques de gravure, des incrustations d'éléments entre chaque couche de vernis.
Il n'y a pas de recherche d'effet lisse et de techniques traditionnelles, mais plutôt un effet laqué avec des jeux de lumière entre les différentes puissances des ors.
La plupart des tableaux asiatiques sont ornés de deux cachets en yin et en yang.
Ces sceaux, fabriqués en Chine, portent le prénom et les trois mots qualifiant ma peinture :" lumière, transparence et joie intérieure."
Certains paysages possèdent également le sceau signifiant : "L'eau, la Terre et le vent ".
La période d'inspiration est celle qui porte du Xe au XIIe siècle au Japon, lors des échanges épistolaires des membres de la cour impériale.
En calligraphie japonaise, la terminologie des kana remonte au Xe siècle. Ils étaient aussi appelés "onna-de" ( écriture de femmes).
De même, il existait une écriture d'hommes appelée "otoko-de".
Cette calligraphie est née et a été utilisée à la cour impériale du Japon entre le Xe et le XIIe siècle il s'agit de la déformation et de la simplification des idéogrammes chinois utilisés auparavant.
Ces tracés étaient soumis à des codes esthétiques et une abondante correspondance est née à la cour impériale, jouant un rôle important dans les rituels amoureux.
Chacun, au-delà du sens du texte reçu, pouvait décrypter les états d'âme de l'auteur de la lettre : passion, hésitation, douceur, affectation.
Les kana sont des signes qui s'écrivent avec souplesse, ils puisent leur force dans un mouvement allant du ciel à la Terre.
Cette calligraphie donna lieu par la suite à des créations de papier destinés à s'harmoniser avec la thématique des textes, ils étaient incrustés de mica, de poudre d'or , d'argent et possédaient des motifs filigranés.
Les kana de cette époque peuvent être vus dans les musées au Japon et sont considérés comme des trésors nationaux.
Il ne s'agit pas d'entrer dans une démarche de calligraphie japonaise, mais d'utiliser le tracé en style "herbe"pour donner un mouvement de méandres et de déliés descendants aux tableaux.
Ils sont, cependant, inspirés de poèmes ou de lettres datant des Xe, XIe et XIIe siècles.
C'est un travail riche que de s'inspirer et d' interpréter les kana anciens considérés comme des modèles d' idéal de beauté et de perception du monde.
On peut même, de loin, n'apercevoir que des formes abstraites, les masses de couleurs l'emportant. En s'approchant, on peut découvrir des détails figuratifs cachés , qui seront de nouveau "noyés" dans les nuances colorées dès qu'on s'éloignera du tableau.